Anybody. Everybody. You. And Me - RS Cristina

ce que je recherche

• Quelqu’un avec qui partager sa vie.
Ca durera ce que ça durera. On s’aimera. On s’engueulera. Je pleurerais, parce que je pleure souvent, la nuit, lorsque les images du passé ressurgissent. Tu me prendras dans tes bras, au début, peut-être que tu me laisseras seule, à la fin. Je ne t’en voudrais pas. Mes larmes sont les mots que je ne peux pas te dire, des mots morts avant même d’être prononcé. Pour toi, je dévoilerai mes faiblesses. Je m’offrirai nue et tu m’accepteras. Un temps. Une éternité pour que je m’ouvre et peut-être percevras-tu mon secret, mon essence. Ca durera ce que ça durera. Un mois, un an, une vie.

• Des amis.
Il est minuit et le téléphone sonne. Au bout du fil, une voix japonaise, anglaise, française, partout où j’ai voyagé. Une voix de femme, d’homme, jeune ou vieille. Une voix intemporelle qui demande des nouvelles, qui s’intéresse à moi. Qui me connaît. Avec qui j’ai forcément passé une soirée de beuverie, ce qui a forgé notre amitié. Souvent, c’est une voix m’invitant à prendre un verre, un repas, une sortie lorsqu’on se trouve sur le même continent. C’est un visage, ensuite, un corps, enfin. Et le mien qui se relaxe, mes traits qui se détendent et qui s’ouvre en un sourire. Bienveillante. Mère poule. Grande sœur. Confidente. C’est ce que je suis et ce qu’ils sont pour moi. Une grande famille, une famille que j’ai choisie.

• Des patineurs.
C’est des visages connus, des noms entendus à la radio, des têtes vues à la tv. Des corps se mouvant avec grâce sur la glace. Un monde auquel j’appartiens. J’ai appartenu. Un cercle que je voudrais réintégrer même si je ne l’ai jamais totalement quitté, après mes deux opérations. Je reviendrais vers eux, je les reverrais. Je renouerais contact. Un jour. Pour l’instant, ce sont de rares visites à ceux que je connais le mieux, ou ceux cherchant un point de vue novateur, un avis qui compte. Des commentaires crus, sans concession. Le patineur est une espèce rare appartenant à la race des sportifs de haut niveau qui ne vit que pour la perfection. Je suis dure, mais si je ne l’étais pas, plus dure serait leur chute.  

• Des connaissances.
Un étranger dans la rue me reconnaissant. Un ami d’un ami souhaitant faire ma connaissance. Quelqu’un. Un regard, un mot. Un verre de trop. Une nuit, dans un lit inconnu, ou le mien. On reste pour le café, le petit-déjeuner. On part avec une promesse souvent non tenue de se revoir, de rester en contact. Parfois, surprise, la relation continue. Les étrangers sortent de leur anonymat. Puis y retourne lorsque je me montre sous mon véritable jour. Je joue la comédie, je me contrôle. Jusqu’à ce que j’aie assez confiance. Parfois ça passe, parfois ça casse.