Alekseï Mulnik δ "Je suis pas Russe. Je suis Biélorusse !" [U.C]

Mulnik Alekseï

Physique

Il soupire en grognant contre l’alarme de son réveil Ce matin il ne veut pas se lever et essaye de le faire comprendre à qui veut l’entendre, en soit, personne à part lui. Rabattant la couette sur sa tête, Alekseï soupire, se doutant bien que cette idée allait rendre la tâche de se coiffer encore plus complexe que d’habitude. Il attend encore quelques minutes avant de finalement se décider à sortir de son fort de chaleur et de confort moelleux pour affronter la dure réalité de son appartement vide. C’est d’un pas nonchalant et dans un étirement digne d’un chat que le jeune homme se dirige en silence vers sa salle de bain, seul les bruits de ses pieds entrant en contact avec le parquet pouvant être audible. Passant une main sur son visage, il en profite pour allumer la lumière avant de s’avancer face à son miroir mural. La première chose qu’il voit ce sont deux orbes d’un bleu tellement profond que les gens les compares à des abysses dans lesquelles l’on aimerait se plonger, cependant, sous la lumière produite par le néon de la pièce donnait une lueur presque violette à son regard abyssal, le rendant soudainement plus froid. Ce qui le frappe ensuite c’est ses cheveux, d’un blond platine presque gris qui s’arrêtent au milieu de son cou et qui ne semblent pas avoir de forme bien définis, ou tout du moins lorsqu’ils ne sont pas coiffés, comme maintenant. Un soupire las s’échappe de sa gorge tandis qu’il tente de dompter sa chevelure, sans grand succès. Il porte une de ses mains à ses cheveux avant de la frotter vigoureusement, donnant ainsi un effet voulu à son désordre capillaire. Clignant des yeux plusieurs fois, il pose sa main précédemment dans ses cheveux sur son visage, analysant les traits qui construisait ce dernier et il ne put s’empêcher de rester figé quelques instants, il n’avait jamais remarqué à quel point son visage était fin, et à quel point sa peau était pâle, semblable à de la porcelaine de chine. En réalité, tout son être était facilement comparable à une poupée de porcelaine, il ne fallait pas être aveugle pour se rendre compte que le biélorusse est petit, ne dépassant pas les un mètre soixante si il ne porte pas ses talons habituels, il héritait ainsi du titre de plus petit de la famille. Chassant ces pensées de son esprit, Alekseï soupire, retirant le haut de son pyjama avant de lâcher un petit rire nerveux.
« добра (Okay), je suis .. Fin. » En effet, le patineur n’a pas une carrure de footballeur ou de quoi que ce soit d’autre, c’est même plutôt l’inverse, il est du genre fil de fer si l’on veut être familier. Cette carrure d’ailleurs lui vaut d’être souvent confondu pour une femme lorsque l’on le croise de loin, son visage et son corps donnant cette allure féminine. Soudainement son portable sonne, ce n’est pas son réveil cette fois mais bien un appel. Dans un mouvement digne d’un coureur olympique, le blond se prépare rapidement avant de décrocher, prêt à commencer sa journée.

Caractère

Son miroir lui rendait son reflet physique, mais rien ne pouvait lui rendre son reflet mental, sauf peut-être la glace, le patinage en général si il devait être honnête. C’est d’un pas décidé et bien moins las que ce matin que le blond entre dans la patinoire, cette patinoire qu’il connaît depuis tellement longtemps et sur le bout des doigts. Un léger sourire vient se poser sur ses lèvres alors qu’il sent l’odeur de la glace, une odeur infime mais qui rempli ses narines de tendres souvenirs. C’est une habitude chez lui d’être nostalgique, cela doit sans doute couler dans son sang vu que ces frères le sont également. Ce sont des mouvements presque mécaniques qui lui permettent d’enfiler ses patins, tel un robot il se dirige vers la glace, de la musique arrivant dans ses oreilles grâce à ses écouteurs qu’il se dépêche d’enfiler. Le doux son d’une boîte à musique vient alors le transporter en enfance.
Il se revoit, du haut de ses dix ans, un air boudeur sur le visage alors qu’il suit ses frères sur la glace de la patinoire de sa ville, il a toujours été comme ça, boudeur, parfois même jaloux, mais il devait l’avouer, il n’avait rien à envier à ses frères ou même aux autres. Il savait simplement exprimer son mécontentement, c’est bien d’ailleurs le seul sentiment que le jeune garçon était capable d’exprimer, rare étaient ceux qui pouvaient se permettre de dire qu’ils l’avaient vu rire ou même esquisser l’ombre d’un sourire. Il n’était tout simplement pas expressif, il avait toujours vécu comme ça, dans une espèce de détachement face aux autres, c’était un moyen qu’il avait de se protéger de tout et rien. Soudainement, son souvenir change, il n’est plus sur la glace, patins aux pieds mais il est simplement dans son salon, face à l’un de ses aînés. Ils se disputent sur un sujet qu’il a oublié depuis le temps, il se met à rire en repensant au fait que ni lui ni son frère ne voulaient donner raison à l’autre, pensant tout les deux que l’autre avait tord, Alekseï était une vraie tête brûlée, et il l’est toujours maintenant qu’il y repense, il n’écoute jamais les conseil que l’on veut lui donner, pense toujours avoir raison, il ne réfléchit que peu aux conséquences de ses actes et fonce toujours dans le tas lorsque l’on cherche à appuyer là ou ça fait mal. Cependant .. Cependant il n’est pas forcément toujours cet homme froid, non expressif, têtu et boudeur. Il lui arrive également d’être taquin avec les autres, mais cependant, pour espérer voir ce côté là du patineur, il faut réellement faire parti du petit groupe d’amis qu’il essaye de se construire, en effet, il essaye de construire un groupe d’amis plutôt que de rester enfermé chez lui ou alors avec ses frères. Il essaye d’être sociable dans le but d’être vu différemment que ce qu’on peut dire sur lui à la télé ou même via le bouche à oreille.
Un son le fait quitter ses pensées, un pleur, celui d’un enfant qui est tombé sur le sol glacé de la patinoire, sans quitter ses écouteurs Alekseï se dirige vers lui avant de l’aider à se redresser. L’enfant lui offre son plus beau sourire et le blond lui rend timidement, oui, Alekseï, bien que malgré sa réputation d’homme froid est plutôt timide dans tout ce qui va toucher au privé. En effet, n’étant pas habitué que ce soit à avoir du monde autour de lui, ou bien encore à la curiosité des autres, le biélorusse se retrouve bien souvent le souffle coupé, incapable de placer un mot correctement avant de fuir bêtement ou alors de reprendre son image qu’on lui connaît si bien. Il repart sans un mot, son sourire ne quittant pas son visage. Et, alors qu’il reprend son entraînement habituel, un bruit transperce le son de son enfance, venant briser ses rêveries une seconde fois. La faim, ou plutôt dans son cas, la gourmandise. Il est impossible de cacher le fait que le patineur est un énorme gourmand à la splendide faculté de ne prendre que très peu de poids peu importe ce qu’il engouffre dans son estomac.
Il retire finalement ses écouteurs pour quitter la glace, allant se changer pour aller rejoindre ses frères et quelques amis d’enfance pour aller manger, sur le chemin il ne peut pas s’empêcher de sourire, le vent va peut-être tourner pour lui au final, qui sait, il arrivera peut-être à quitter sa coquille qu’il a lui-même forgé avec le temps ?

Histoire

« дзядзька Аляксей ! (Oncle Alekseï) raconte nous quelque chose ! Калі ласка (S’il te plaît) ! » Alekseï baisse son regard vers les deux petites voix, source de sa déconcentration lors de sa discussion avec son frère cadet. Il tombe alors sur deux paires d’orbes d’un bleu océanique qui brillent d’une lueur de joie mais également de curiosité. Une histoire ? Le blond se masse la nuque nerveusement, n’ayant pas l’habitude qu’on lui demande ce genre de chose, il n’était pas vraiment le plus loquace de la fratrie qui plus est. Finalement, sous le regard insistant et face aux sourires des deux enfants, il abandonne. L’innocence des enfants aura toujours raison de lui il faut croire. Marmonnant un rapide « D’accord. » il laisse son neveu et sa nièce se précipiter vers leur chambre. Il peut entendre le rire de sa belle-sœur qui lui souhaite bon courage, il ne peut s’empêcher de sourire très légèrement avant de se diriger vers la chambre de ses deux маленькія монстры (petits monstres). A peine passe t-il le seuil de la porte que les enfants cessent leurs activités pour se concentrer sur leur oncle qui tire une chaise pour la placer entre les deux lits. Une réflexion vient alors se faire son esprit, quelle histoire pourrait-il raconter, il n’en avait aucune idée, Alekseï ne voulait pas seulement prendre un des nombreux livres de la bibliothèque des petits, à vrai dire, il se doutait parfaitement que chaque livre présent dans la chambre était connus des deux bambins qui se dépêchèrent de sortir l’adulte de sa torpeur en lui posant tout un tas de questions quant à la raison pour laquelle il ne bougeait soudainement plus.
« Une histoire uh ? Hm .. Et si j’en inventais une ? » Les enfants se mirent à rire, tapant dans leur main en suppliant leur oncle de leur inventer une histoire. Se raclant la gorge il prit soudainement un voix un peu plus grave, comme celle d’un narrateur de conte de fée.
« C’est l’histoire d’un petit prince, il était le plus petit frère de sa famille ce qui faisait de lui le маленькі прынц(petit prince) de sa famille. Ce petit prince était énormément aimé par sa famille et ses frères avec qui il avait une excellente relation, tout les trois ils adoraient jouer et faire les quatre cent coups ensemble. Ils étaient heureux tous ensemble dans leur grand château. Cependant, quelque chose manquait dans la vie de cette famille, surtout dans la vie des trois princes car même si ils s’entendaient bien, le маленькі прынц se sentait vide, comme si quelque chose d’essentiel manquait dans sa vie pour lui donner cette même étincelle de vie que celle qui animait le cœur de tout les autres habitants du château. Et comme il se sentait vide, le dernier des frères passait beaucoup de son temps seul, à la recherche de son but, de son étincelle. Beaucoup de rumeurs commencèrent à se rependre dans tout le royaume environnant comme quoi le dernier des princes semblait être une personne sans cœur, bien entendu cela était complètement faux, le маленькі прынц était simplement une personne timide et dont l’esprit était tout simplement occupé par l’idée de trouver l’étincelle qui allait pouvoir illuminer sa vie. » Il marqua une pause, attendant une quelconque remarque de la part de son assemblée qui semblait visiblement captivée par chacun de ses mots.
« Et après ? Il se passe quoi ? Hein ? Hein ? » Le duo semblait excité à l’idée de savoir ce qu’il advenait du petit prince sans même savoir un instant que leur oncle venait de commencer à leur conter une histoire qu’ils connaissaient déjà sur le bout des doigts, cependant il continua son histoire, racontant comment le petit prince s’était forgé dans le cœur une coque de glace pour se protéger des moqueries du royaume, en grandissant il avait fini par se renfermer sur lui-même, Alekseï expliqua rapidement que le cœur du prince avait été brisé par une femme à la beauté semblable à celle de la Lune mais dont la vanité avait corrompu son âme et l’avait rendue mauvaise. Un léger cri de surprise s’échappa de la bouche des jumeaux qui incitèrent le narrateur à continuer.
« Une fois devenu adulte, celui que l’on surnommait ‘le prince à la couronne brisé’ s’était effacé par rapport à ses frères, eux qui étaient si souriant, si heureux, l’un d’eux était même fiancé à une superbe princesse, mais le troisième lui ne semblait toujours pas heureux.
- Elle semble très triste tout de même ton histoire oncle Alekseï .. Il trouvera son étincelle quand le prince ? » La voix le sa petite nièce, Alya le fit sourire légèrement, doucement il vint caresser son visage, lui embrassant le front tendrement avant de reprendre son histoire.
« Un soir, alors qu’il était de sortie avec ses frères, les trois princes se stoppèrent devant un lac à l’eau gelée à cause du froid de l’Hiver qui faisait rage. Le petit prince, intrigué par cette eau prisonnière du froid, s’approcha du lac, suivant sa curiosité. Ses deux frères furent intrigués en voyant que leur frère n’était pas avec eux. Ils furent surpris de voir le plus jeune des frères debout sur la glace, se laissant glisser lentement sur la parois gelée. Quelque chose au fond du cœur du petit prince naquit, un sentiment doux et violent à la fois, quelque chose réchauffant son corps et faisant fondre cette coquille de glace qu’il avait passé tant de temps à fabriquer. Quelque chose sorti de sa gorge, un son qu’il ne connaissait pas, le petit prince, pour la première fois de sa vie, se mit à rire.
- IL L’A TROUVE : » hurla son neveu, se redressant d’un bond, un grand sourire sur le visage. « Il a trouvé son étincelle ! Hein oncle Alek’ ?! » Les deux jumeaux sautillaient sur leurs lits, attendant l’approbation de leur oncle et narrateur.
« En effet, le petit prince, en marchant et en se laissant glisser sur la glace, découvrit son étincelle, son amour pour la glace, pour l’idée de se laisser glisser sur cette plaque d’eau gelée avait allumé chez le prince une petite flamme qui allait grandir avec le temps ..
- Et après oncle Alek’ ? Il se passe quoi ? 
- Eh bien .. Il se passe ce que vous voulez qu’il se passe, le futur du petit prince n’est pas encore écrit les enfants. Allez, au lit maintenant. » Il souhaita rapidement bonne nuit à son neveu et à sa nièce, leur embrassant le front avant de sortir de la pièce sans faire de bruit. Il poussa un rapide soupire, décidément, les autobiographies n’étaient pas son fort, ni même son sujet de conversation préféré, il n’était pas fan de son passé, mais son présent lui importait déjà bien plus. Le patin l’avait sauvé d’une longue vie de tristesse et de lassitude. A la place, un feu nouveau avait commencé à brûler, un feu qui brillait de plus en plus fort à chaque fois qu’il portait des patins, une flamme qu’il comptait bien laisser brûler dans chaque compétition. Le reste restait incertain, mais il n’était pas inquiet, bien au contraire.