Rendez-vous à deu-...trois [PV Otabek Altin et Mila Babicheva]

Rendez vous à deu-... trois

● feat. Yuri Plisestky et Mila Babicheva ●

▪▪▪  Rapidement, Mila décide de s'éclipser, s'excusant d'aller chercher de quoi les réchauffer tous les deux - il n'y prête pas vraiment attention, actuellement concentré sur le jeune russe. Cependant, c'est cet abandon qui semble délier la langue de son compagnon.

Il ne se prononce pas quant au contact de sa main dans la sienne - ce n'est pas désagréable, ni surprenant en soit. Lui-même n'a pas hésité à lui attraper le poignet - ces petites attentions, l'un à l'autre, semblent plus naturelles qu'autre chose. Otabek n'est pourtant pas quelqu'un de tactile - bien au contraire ! Mais Yuri fait parti de ces rares personnes à pouvoir s'approcher de lui sans craindre de se faire repousser.

« Tu n’as rien fait... C’est... c’est moi... »

Lui ? Le kazakh fronce les sourcils, ne s'attendant pas réellement à ce type de réponse - à vrai dire, il ne s'attendait à rien. Il n'a aucune idée de ce qui peut se passer par la tête du patineur, et n'est pas là pour tenter d'en deviner le contenu. Et puis, il n'est pas non plus assez stupide pour ne pas s'être senti en cause dans le changement soudain de comportement de son ami.

Et quand il explique la vague histoire d'avoir invité Mila malgré leur sortie en duo, ... n'est-il donc pas ami avec la demoiselle ? L'idée d'avoir fait une énorme erreur l'agace un peu. Il n'est pas là pour gâcher ces uniques moments avec Yuri ! Mais il ne le montre pas, restant stoïque face au regard fuyant de son vis-à-vis.

C'est compliqué. Comprendre les gens, c'est difficile. Otabek n'est pas une personne spécifiquement sociable - il ne se laisse pas facilement approcher. Alors en échange, il manque clairement de perception sur le comportement d'autrui. Généralement, ça l'importe peu - après tout, qu'est-ce que ça peut lui faire ? Mais se rendre compte que, à cause de ça, il est capable de causer un certain mal être chez son tendre ami... ça l'énerve. Il veut le voir sourire, le voir raconter des anecdotes, le voir rigoler. Ca, il a bien compris le fonctionnement du blond.

Mais le voir être distant, accompagné d'un regard assombri par il ne sait quel sentiment... non. Définitivement, non. Il veut préserver ce sourire, ses yeux pétillants. Et surtout, ne pas être la cause de son malheur. Ca peut paraître égoïste. Mais c'est ainsi, le comportement d'un solitaire ayant trouvé un petit rayon de soleil dans son obscure demeure. On ne veut pas le voir faiblir. On veut en prendre soin.

A l'emprise qui s'accentue sur la main, il se force à taire un geste de recul - comme dit précédemment, ce n'est pas quelque chose de désagréable. Mais le sentir amplifier ce geste, ça a de quoi le surprendre. Ce n'est pas un simple contact pour dire "je suis là". C'est... différent. Et il le sent. Il ne saurait pas expliquer précisément le pourquoi, mais...

« J’ai pas envie d’être délaissé parce qu’elle est là. Voilà. »

Délaissé ?

Pourtant, Yuri finit par le lâcher, et se détourner rapidement de lui - le kazakh reste un moment surpris par ses paroles. La précédente chaleur au creux de sa main a disparu, rendant l'air beaucoup plus froid qu'il ne l'était quelques secondes avant.

Mais la conversation est close. Ce départ soudain ne peut signifier qu'une chose : ce qu'il fallait a été dit, et ça n'ira pas plus loin. De toute manière, le jeune homme n'a rien de spécifique à ajouter - il pourrait sûrement le rassurer, mais il n'en éprouve pas le besoin. Parce que ça ne sera pas nécessaire. La présence de Mila ne gênera en rien leur petite sortie.

Glissant les mains dans ses poches, il finit par rejoindre le duo devant la fameuse boutique. Il accorde un regard un peu curieux à la demoiselle, et récupère son gobelet en marmonnant un remerciement.

Et à la remarque du blond sur l'écharpe de sa collègue russe, il se surprend à apprécier cet échange - encore une facette de son ami qu'il doit découvrir. Malgré la petite réaction de ce dernier, il tend à trouver l'idée de cette balade à trois plutôt agréable. Notamment car l'ambiance a soudainement changé... ce petit détails n'y est pas pour rien.

Ils finissent par pénétrer dans la boutique, ... "Temps des cerises" ? Comment est-ce que ça se prononce, d'ailleurs ? Il laisse passer le couple d'ami devant lui, pas véritablement intéressé par les vêtements proposés - bon, ok, il n'a même pas regardé. Peut-être pourrait-il faire un effort... et puis, Yuri a bien parlé de vouloir s'acheter un bonnet, non ?

Alors il a trouvé sur quoi porter son attention - mais bon, on connait tous Otabek, qui ne jure que par des couleurs sobres. Aussi pure sa volonté puisse être, pas sûr qu'il soit capable de fournir une quelconque aide à son prochain, question fringues. Du moins, ses goûts ne sont pas vraiment équivalant à ceux de Yuri...