Humpf, les composantes ne sont pas si importantes. - Mitzi Walter [Terminé]

Walter Mitzi

Physique

Lorsque tu compares ton style présent et les vieilles photos éparpillées un peu partout sur ton bureau, tu remarques facilement plusieurs différentes :

Ta coupe de cheveux. Et oui, alors qu'avant tes cheveux étaient affreusement longs et monochromes, sans l'ombre d'un accessoire pour égayer ni d'un soin quelconque, ils sont maintenant beaucoup plus courts, te laissant plus de liberté pour les mouvements. En réalité, ce que tu gardes pour toi est la principale raison de ce changement de longueur. En effet, quelques années auparavant, alors que tu t'entraînais et que tu ratais un de tes sauts, un gamin turbulent et un peu trop énergique s'était approché de toi, allongée sur le sol, et il avait eu le malheur de patiner sur tes cheveux. Tu t'étais retrouvée avec un côté plus court que l'autre, et ta résolution fut prise. Les cheveux courts t'allaient mieux de toute façon. Quant à la couleur que tu as appliquée, un violet lavande, sur les deux mèches encadrant ton visage, elles n'étaient là que pour rappeler la couleur dominante de tes vêtements.

Ton visage, toujours aussi maigre mais plus expressif, avec un petit nez assez fin que tu as hérité de ta mère, des sourcils loin d'être épais, une petite bouche avec les lèvres peu voyantes et tes yeux ronds. Tu as toujours autant horreur de la forme de tes yeux, mais en revanche tu apprécies leur couleur : un très joli vert tirant légèrement vers l'ambre. Certains en parlent comme des yeux couleur moldavite, toi tu penses plutôt à un vert grenat démantoïde, mais de toute façon, l'une ou l'autre, le nom est tout aussi compliqué à retenir.

Là où tu juges avoir le plus changé, c'est bien au niveau de tes vêtements. Actuellement, pour sortir en ville, tu n'apportes pas vraiment de soin à ta tenue, mais tu essaies tout de même d'accorder un minimum les couleurs pour éviter de ressembler à un sac. En revanche, pour tes tenues sur glace, c'est une toute autre histoire. Tu peux passer des heures entières à chercher quel accessoire va à quelle place, et tu n'hésites pas à appeler une couturière quand tu as une petite retouche à y apporter. La plupart du temps, tu fais toi-même les dessins de tes tenues, et tu en profites pour laisser ton imagination prendre le dessus.

Caractère

D'un naturel assez optimiste, tu es le type de personne qui ne voit jamais le monde négativement, même lorsque tout semble perdu d'avance. D'ailleurs, même si tu enchaînes échec sur échec, tu restes fière de toi et tu veux toujours te dépasser pour les fois suivantes. Il est assez difficile de te faire perdre le moral pour des futilités comme une défaite lors d'un championnat, car après tout, même si tu ne gagnes pas, cela veut simplement dire que tu dois t'entraîner d'autant plus pour rattraper tes lacunes. Dans cet optique, tu sembles être une vraie boule d'énergie positive et de joie pour ceux qui t'entourent, et tu n'hésites pas à te rendre auprès des inconnus pour faire connaissance. Dans le même esprit, en plus d'être sociable, tu es solidaire, et tu encourages toujours tes rivaux.

Tu débordes d'énergie, et il n'est pas si rare qu'on te trouve pendant des heures entières à répéter le même saut, car après tout, la clé de la réussite est la persévérance, et pour cela, tu n'hésites pas à sécher les cours. Cela se fait ressentir dans tes notes, mais l'école ne t'a jamais vraiment plu, alors autant faire ce que tu souhaites tant que tu en as encore l'occasion.

Lorsque tu observes le passage d'autres patineurs, tu restes très attentive à leur façon de se promener sur la glace. C'est principalement ta façon d'apprendre les différents placements avant un saut, ainsi que les transitions, véritable bête-noire lors de tes performances. Une fois ton tour, tu ne changes pas d'attitude, et tu te concentres le plus possible afin d'avoir le meilleur timing et une réception parfaite en concordance avec la musique que tu as choisi pour ton programme. Bien que tu sois assez logique quand aux sauts à réaliser, tu doutes toujours de tes composantes qui, pour toi, ne coïncident jamais.

Comme tout le monde, tu n'as pas que des bons côtés, mais le plus flagrant n'est que le fait que tu sois réellement têtue. Une fois que tu as fait ton choix, tu ne reviens pas dessus, et tu n'aimes pas spécialement qu'on te contredise. Même si tu te blesses, tu trouveras toujours le moyen de t'échapper de chez toi pour te rendre à la patinoire. De plus, ta susceptibilité t'empêche de comprendre la plupart des blagues qu'on te fait, car tu te sens visée et cela ne te plait pas réellement. En revanche, tu sais faire la distinction entre une critique positive et négative.

Histoire

Que dire de ta vie à part que ton chemin et toutes ses embuches t'ont mené à ce que tu es à présent ? Il n'est vrai qu'elle n'est pas extraordinaire, mais pour toi, ton histoire et ton passé te tiennent à cœur. Tu es née en pleine période de chaleur en Allemagne avec quelques semaines d'avance. Peut-être était-ce dû à la canicule dans cette poche maternelle ou simplement car tu ne voulais pas louper les jeux olympiques de Nagano en sortant trop tard, tu n'en savais rien, et après tout, ça ne dérangeait en rien ta petite vie.

Tes parents t'aimaient énormément, et étant leur seule fille, tu avais toujours eu ce dont tu rêvais, la seule limite étant l'argent qui venait parfois à manquer, mais rien n'était trop onéreux pour leur petite perle adorée. Ton père était entrepreneur, rien de bien exceptionnel, mais il dirigeait sa propre boîte, même si elle n'était pas si connue que cela, tandis que ta mère était sportive. Tous les jours, pendant ta plus tendre enfance, tu l'accompagnais à la patinoire pour la voir s'exercer, accompagnée de son partenaire qui la faisait valser sur la glace.

Très tôt, alors que tu commençais péniblement à courir, on t'avait déjà posée sur des patins. Certes, ces rares moments n'étaient que pour que tu puisses te défouler sur la glace au lieu de rester plantée là à regarder les autres enfants s'amuser, mais ils t'avaient beaucoup marqués. Tellement que lorsque tu rentras dans la Grundschule, équivalent de la primaire, tu savais déjà patiner sans te tenir aux bords et en allant au milieu. À force de pratique, et au bout de quelques années, tu avais tenté ton premier saut. Ce n'était pas un franc succès, et tu t'étais plutôt mal rattrapée, mais tu n'avais pas dit ton dernier mot.

Alors que tu n'avais qu'une dizaine d'année, ta mère et son partenaire avaient remportés haut la main les deux championnats de qualifications pour la finale du Grand Prix. Ils s'étaient rendus en Corée du Sud, tandis que ton père et toi êtes restés à Munich. Vous aviez allumé la télévision et attendiez le début de la finale avant de remarquer qu'il n'y avait que 5 couples candidats. Peut-être n'était-ce qu'une erreur d'affichage, ou des participants avaient abandonné. Mais le présentateur ne confirma pas votre hypothèse, et affirma que le duo allemand était obligé de déclarer forfait suite à un bête accident.

Très vite, ton père attrapa son téléphone avant de composer le numéro de sa femme, qui ne fut pas celle qui décrocha à l'autre bout de la ligne. On lui apprit qu'elle était dans un état critique suite à une chute mal rattrapée. Et quelques minutes après, elle était partie. Ta maman venait de quitter le camp des vivants suite à une bête chute qui lui avait brisé la nuque.

Tu n'étais pas sotte, tu avais bien compris tout ce que ton père avait voulu dire en tentant de faire passer la pilule facilement. Jusque là, jamais tu n'avais imaginé que le patinage pouvait être aussi dangereux. Quand tu observais les patineurs sur la glace, tout semblait si facile. Pourquoi avait-il fallu que tout cela arrive à la seule patineuse qui t'était chère ? Tu ne pouvais pas en vouloir à son partenaire, tu n'avais pas vu comment exactement elle était tombée.

Ton père tenta de te dissuader de patiner. Il avait déjà perdu sa femme, il ne comptait pas perdre sa fille. Mais c'était peine perdue d'avance. Il était hors de question pour toi d'abandonner. Au contraire, tout cela ne t'a apporté qu'une rage de vaincre. Puisque ta mère n'était plus là, tu ne pouvais plus apprendre avec elle, alors tu as cherché un coach. Coach que tu as trouvé, et qui t'a entraîné jusqu'en 2015, date à laquelle tu as participé aux championnats d'Allemagne mais où tu as terminé 5ème.

Très loin du podium, il t'a laissé tombé, et depuis, tu t'entraînes en autodidacte, jusqu'à ce qu'un nouveau coach fasse son apparition. Maintenant que tu maîtrises assez bien les sauts, ton père vient souvent te voir, accompagné de son nouveau copain.